
Pourquoi cette réforme du courtage en assurance et en banque en 2022 ?
La réforme du courtage en assurance et en banque part d’un constat réalisé par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) que les règles du jeu ne sont pas toujours respectées à 100 % par tous les professionnels du secteur. Cela peut concerner les formations initiales et continues, la nécessité d’avoir un médiateur ou le choix d’une responsabilité civile adaptée. Lors de ses différents contrôles, l’ACPR voyait jusqu’alors souvent apparaître une méconnaissance de certains textes, en particulier ceux entrés en vigueur en 2018 avec la réforme de l’assurance et l’application de la Directive sur la Distribution d’Assurance (DDA). Face à ces constats, le ministère de l’économie, des finances et de la relance s’est interrogé sur le moyen d’y remédier. Après plusieurs tentatives pour organiser la profession et créer une loi adaptée, la réforme du courtage a finalement pu aboutir en 2022.
Pourquoi cette réforme est une bonne chose ?
D’abord parce que cela apporte plus de certitudes aux clients quant au respect des règles par les différents professionnels et entreprises avec qui ils vont traiter. Cela va aussi créer un cadre clair pour aider de nombreux professionnels à comprendre ce qu’ils doivent respecter et leur rendre accessibles des services qui leur permettront de le faire. C’est ensuite une bonne chose car cela a historiquement très bien fonctionné pour l’encadrement des Conseillers en Investissements Financiers (CIF) et il est judicieux de réitérer le même processus.
Je précise qu’il est important aujourd’hui que le dialogue et les échanges avec le régulateur continuent car nous ne le remplaçons pas. Nous ne sommes qu’un moyen pour faire appliquer les règles qu’il dessine pour le secteur.
Quels ont été les critères de l’ACPR pour sélectionner les 7 associations agréées ?
L’ACPR a donné un cahier des charges très précis. Ces associations doivent être capables de délivrer toute une série de services, de neutraliser les effets potentiels des conflits d’intérêt au sein des associations ou encore de montrer leur capacité à gérer sous deux ans 5 à 10% de la population totale des entreprises de l’univers du courtage. L’ACPR s’est aussi penchée sur le fonctionnement de nos outils internes, de l’avancée de la digitalisation au sein des associations, des règlements intérieurs, et de la sécurité des données. Beaucoup de cases à cocher donc.
Quels sont les services apportés par une association professionnelle et par l’Anacofi en particulier ?
La base historique des services d’une association professionnelle consiste en un accompagnement autour de la responsabilité civile professionnelle (RC Pro) et de la garantie financière. Il s’agit d’un accompagnement dans la vérification de la validité mais aussi un accompagnement à la souscription si besoin (nous sommes par exemple capable de proposer aujourd’hui 6 contrats groupe).
Cela va aujourd’hui bien plus loin et voici ce que nous proposons au sein de l'ANACOFI :
- Le suivi des formations : nous proposons un portail de suivi individuel dur respect des contraintes mais également d’identification de formation, via une place de marché ainsi qu’un centre de formation interne. L’ACPR nous a aussi demandé de construire un guide sur la formation (identification des formations et règles pour assurer leur respect).
- La médiation : fournir un médiateur ou, si l’entreprise a déjà un médiateur partenaire, vérifier qu’il est conforme.
- La conformité : nous fournissons des kits de conformité (documents types à utiliser, chapitres des procédures internes pré-rédigés, rappel des règles à respecter). L’ANACOFI va très loin dans ce domaine en produisant un précis de conformité de 400 pages, qui est actualisé tous les ans, ainsi qu’un portail digital de conformité actualisé en temps réel.
- La tenue des statistiques et la communication de l’information à nos adhérents sur le marché : nous le faisions déjà et plusieurs études ou rapports sont publiés par nous chaque année. Mais c’est un point demandé par l’ACPR afin d’assurer que tous les acteurs du secteur soient correctement informés des différents incidents pouvant concerner leur profession. Ce dernier point est amené à évoluer en 2023 puisque l’ACPR va nous communiquer de nouvelles requêtes à ce sujet.
- Enfin, nous avons mis en place des permanences : relations adhérents ; juridique et formation qui permettent un accompagnement au-delà du digital et plus personnalisé pour ceux qui le souhaitent.
Il ne faudrait pas oublier également qu’au-delà des services « du siège », nous offrons une vie associative qui permet la diffusion de l’information ou les échanges à la fois via des conférences ou formations en e-learning, streaming, émissions enregistrées, ou visos, mais aussi et surtout via notre historique Tour de France qui nous amène à promener une partie de l’équipe à travers la France et à organiser rencontres et évènements en collaboration avec nos 40 représentations régionales.
Que va-t-il se passer pour l’ANACOFI dans l’année à venir ?
Nous avons passé la barre des 5 000 entreprises adhérentes et devrions terminer l’année 2023 avec plus de 6 000 entreprises adhérentes. Nous avons doublé de taille et restons la plus grosse fédération d’Europe en nombre d’entreprises et celle avec les moyens financiers les plus importants. En juin 2023 tout le monde aura dû rejoindre les associations telles que la nôtre et la situation devrait se stabiliser quelques temps !
Il s’agit cependant et avant cela de réussir 2023 en absorbant correctement ce volume énorme de nouveaux adhérents et en déployant nos services et savoir faires mais à une échelle nouvelle, ce qui va nécessiter pas mal de management.
Pourquoi l'ANACOFI a-t-elle rejoint Finadvisor ?
L’ANACOFI a accompagné toutes les nouveautés du marché et partenaire de Finance Innovation et de bien d’autres structures de la Tech, elle a en son sein presque 50% des fintech ou assurtech du marché. Nous avons la culture de la nouveauté tout en surveillant la dimension conformité de ces acteurs.
Nous voyons bien depuis plusieurs années que le digital se développe dans le secteur du courtage, du crédit, du conseil en investissements financiers et aussi de l’immobilier. Plus de 80% des cabinets sont maintenant digitalisés à un niveau assez élevé. Il reste cependant un domaine dans lequel nos métiers peuvent fortement progresser : la communication. Finadvisor se propose d’offrir un nouveau canal de communication avec nos adhérents sans dénaturer notre fonctionnement et nos engagements. C’est aussi une visibilité supplémentaire pour mieux communiquer et transmettre nos messages directement aux professionnels du secteur qui sont, eux aussi, sur Finadvisor.