
Qui n'a jamais rêvé de pouvoir profiter d'une résidence secondaire qui constituerait un refuge de fin de semaine, où les tracas du travail et les contraintes de la ville seraient effacés d'un seul coup de baguette magique ? Ceux qui n'ont pas la chance de disposer d'un patrimoine incluant une ancienne maison familiale, ou de très bons amis accueillants, se posent peut-être la question de la pertinence économique d'un achat de résidence secondaire.
Un investissement ou une dépense ?
Cette question mérite d'être posée puisque la somme d'argent servant à l'acquisition d'une résidence secondaire peut-être très vite remisée au poste de dépenses, voire au rang de cotisation à un puits sans fond... A contrario, rentabiliser un investissement de cette manière est possible, sous réserve de respecter certaines conditions.
Où acquérir une résidence secondaire ?
Le bon sens voudrait que l'acquisition d'une résidence secondaire ait lieu dans une région qui vous tienne à cœur, en qualité de futur investisseur, puisque l'utilité première est que vous soyez content de vous y réfugier. Cette première étape dépend des affinités de chacune et de chacun : attache familiale, mer, montagne, ou campagne, c'est selon.
Il convient ensuite que l'endroit soit aisément et rapidement accessible depuis votre résidence principale, ce qui induit une gare en liaison directe, ou une desserte autoroutière, à un coût raisonnable. Des commerces de proximité, un climat plaisant au long de l'année sont également des éléments de confort non négligeables. Il vaut mieux éviter de se charger de courses durant le voyage, ainsi que de rester enfermé·e un week-end complet pour se protéger des intempéries.
La fiscalité
L'achat d'une résidence secondaire échappe à tous les dispositifs d'aide à l'investissement immobilier mis en place par les pouvoirs publics. De plus, elle ne permet de bénéficier d'aucune exonération, ni crédit d'impôt pour les dépenses d'équipement. Si vous êtes, ou allez être d'ici 2020 exonéré·e du paiement de la taxe d'habitation, vous devrez quand même la payer pour votre résidence secondaire. Elle viendra s'ajouter au paiement de la taxe foncière et à celle des ordures ménagères. Si vous êtes assujetti à l'impôt sur la fortune immobilière, vous ne bénéficierez pas là encore de la classique décote de 20 % sur la valeur de votre logement.
L'entretien et les réparations
Même si vous achetez une habitation en parfait état de fonctionnement, à plus ou moins court terme, des travaux d'entretien, de réparation, voire de rénovation seront à effectuer. En effet une présence non permanente ne permet pas de déceler les signes avant-coureurs de dégradation et d'usure causés par le temps. Les inévitables intempéries peuvent produire des effets néfastes si personne ne vérifie les éventuels dégâts qu'elles auraient pu occasionner : il est plus aisé et moins coûteux de colmater une petite fuite, plutôt que de réparer les effets d'une inondation.
Vous ne devez pas non plus sous-estimer les menues dépenses mensuelles, lesquelles chiffrent quand elles sont mises bout à bout : les abonnement à l'eau, à l'électricité et à internet coûtent même sans être utilisés. Si vous rajoutez les charges de chauffage et les charges éventuelles de copropriété, la facture commence à sérieusement se corser.
Enfin, la couverture multirisque habitation d'une résidence secondaire est souvent élevée, étant fonction de la surface plus grande et des risques de cambriolage plus importants dans un lieu fréquemment inhabité.
Un marché pourtant dynamique
En dépit des contraintes financières ci-dessus évoquées, la France est le pays de l'Union Européenne qui compte le plus de résidences secondaires. L'explication est qu'une telle acquisition répond à une vision d'avenir à long terme, la résidence secondaire étant appelée à devenir la résidence principale à l'heure de la retraite.
Les régions les plus recherchées en la matière sont celles qui présentent un intérêt touristique certain, notamment les bords de mer. De ce fait, le littoral aquitain et charentais à l'ouest, et celui du sud-est sont plébiscités, alliant de bonnes infrastructures à un climat favorable.
Pour conclure
Faire l'acquisition d'une résidence secondaire dans le seul but d'y passer ses week-ends et ses vacances représente une charge financière importante qui pourrait être avantageusement remplacée par des locations saisonnières, ou des séjours ponctuels à l'hôtel.
Néanmoins, si cet achat est opéré dans le cadre d'un investissement à long terme destiné à devenir un lieu de vie permanent, il est tout à fait envisageable d'autant plus que les taux d'intérêts sur les prêts immobiliers demeurent, à des niveaux très peu élevés.